Photographie aérienne
Observation aérienne et regard ethnographique
L’expérience d’observateur aérien de Griaule permet d’éclairer plusieurs aspects de ses choix méthodologiques et de son regard ethnographique. Son intérêt pour la photographie aérienne, qui le conduit à valoriser son passé de militaire (il se présente à l’occasion en affichant son grade de capitaine[2]), doit être replacé dans le cadre plus large des dispositifs d’enregistrement qu’il propose afin de garantir une saisie objective, à la fois panoramique et panoptique, du réel. Les réflexions méthodologiques de l’ethnologue s’inscrivent en effet dans le cadre d’un changement de paradigme visuel dans les sciences sociales, à l’articulation d’une innovation technique et d’une nouvelle approche du terrain[3].
2.Voir la légende de la figure 1 de Marcel Griaule, Masques dogons, Paris, Institut d’ethnologie, 1938 (« Travaux et mémoires de l’Institut d’ethnologie » 33).3.Julien Bondaz et Teresa Castro, Le terrain vu du ciel. Photographie aérienne et sciences sociales (d’une guerre à l’autre), in Angela Lampe (ed.), Vues d’en haut, cat. exp., Metz, Editions du Centre Pompidou-Metz, 2013, pp. 296-303 ; Jeanne Haffner, The view from above: the science of social space, Cambridge, Massachusetts, MIT Press, 2013.