Peintures éthiopiennes
Peinture contemporaine à Addis Abeba
En 1928-1929, préfigurant le travail à venir de la mission Dakar-Djibouti, Griaule acquiert une peinture sur toile démarouflée du mur d’une église inconnue du Choa qu’on lui cède peut-être à Addis Abeba, capitale de l’État mais aussi de cette région. Le long séjour qu’il y fait lui permet d’acheter de l’art religieux contemporain, mais lui donne surtout l’occasion de se tourner vers d’autres types de peintures qui, prolongeant un style traditionnel, mettent en images de nouveaux sujets, qu’il s’agisse d’enseignes de magasin ou de commandes pour des Européens. Au peintre Behaylou qui travaille à Addis Abeba pour les étrangers et les boutiquiers, il achète ainsi une peinture sur toile figurant une chasse à l’éléphant et au rhinocéros.
En 1933, la mission Dakar-Djibouti s’intéresse également à cette peinture contemporaine qui, dans la même veine, met en scène, soit la modernité à travers les thèmes de l’hôpital ou de la gare, soit l’histoire éthiopienne revisitée par le mythe national, comme la légende de la reine de Saba ou le combat fratricide des rois Zagwé. Quelques peintures évoquent plus directement l’actualité de la vie politique et mondaine de la capitale comme « L’aviateur Maillet annonçant à l’empereur sa victoire sur le ras Gougsa » ou un portrait de la femme du porte-parole royal Makonnen, la princesse Sasaworq, réalisé par un peintre nommé Tafari Desta.