Mission Sahara-Cameroun
(10 juillet 1936 - 16 octobre 1937)
Alors que la troisième mission Griaule prolongeait les travaux de Dakar-Djibouti en pays dogon, la mission suivante complète les recherches de 1932 au Nord-Cameroun en menant à la fois des enquêtes ethnographiques – en particulier sur les Fali – et des fouilles archéologiques, sources de découvertes inédites sur l’art et la culture des anciens Sao. De telles fouilles avaient été programmées au moment de Dakar-Djibouti, sur la base d’informations fournies par Théodore Monod, mais elles avaient été abandonnées faute de temps. Cette alternance de recherches ethnographiques et archéologiques n’est pas la seule caractéristique de Sahara-Cameroun. Comme en 1931 et en 1935, Griaule cherche à combiner science, performance et traversée aventureuse, mais il se sert pour la première fois d’un avion de tourisme pour atteindre son terrain. Enfin, la dernière originalité de cette mission tient à la présence intermittente de Griaule, chef de mission, alors que Jean-Paul Lebeuf, élève de l’Institut d’ethnologie, est le seul membre permanent et le pilier de Sahara-Cameroun. Les deux autres participants sont l’aviateur Georges Guyot, propriétaire de l’avion de tourisme utilisé par la mission, et Paul-Henry Chombart de Lauwe, lui aussi élève de l’Institut d’ethnologie et futur sociologue.
Ecrit par : Éric Jolly, CNRS, Institut des mondes africains (IMAF).