Mission Ganay-Dieterlen
(18 février - 16 octobre 1937)
Cette seconde mission féminine au Soudan français a laissé peu de traces dans les journaux ou dans les revues scientifiques en dehors de deux ou trois annonces lapidaires [1]. Elle n’a même pas de nom officiel, mais les archives permettent au moins de reconstituer son déroulement avec précision. Organisée par Solange de Ganay et Germaine Dieterlen, elle prolonge les recherches menées sur le même terrain par les ethnographes de Dakar-Djibouti et Sahara-Soudan, de 1931 à 1935. Proches de Marcel Griaule, ces deux ethnologues ignorent en revanche, voire dénigrent, les travaux effectués deux ans plus tôt par la mission Paulme-Lifchitz. Elles se placent d’ailleurs sous l’autorité de Griaule ou sous sa supervision en l’accueillant pendant un mois à son retour du Cameroun, en suivant ses directives à distance et en répondant à ses questionnaires lors d’échanges épistolaires réguliers. Voilà pourquoi Griaule parle parfois de la « mission Griaule-Ganay-Dieterlen » [2]. Enfin, contrairement à Denise Paulme et Deborah Lifchitz, Solange de Ganay et Germaine Dieterlen se séparent assez rapidement : la première reste près de sept mois en pays dogon, alors que la seconde n’y séjourne qu’un peu plus de deux mois, pour son premier terrain.